Mwen pa li sa CEDRAS ekri,men mwen li sa ARISTID ekri;lan 2 NEG sa yo si ta gen yon VODOUYIZAN se ta CEDRAS.
ARISTID kwe lan TEYORI EVOLISYON;si w kwe lan TEYORI EVOLISYON ou paka VODOUYIZAN.
Dapre mwen ARISTID gade VODOU an ,menm jan ak JACQUES ROUMAIN te we l.Se yon RELIJYON menm jan ak tout lot RELIJYON.
Sa ta ede w sou w li ti PLAKET JACQUES ROUMAIN sou kanpay REJETE an ,sou sa yo te rele "campagne anti-superstitieuse" lan.
ZAFE de FETICH ou toujou ap pale an ,ki sa sa ye,tankou JACQUES ROUMAIN te di l .yon PEYIZAN AYISYEN pa t pi SIPESTISYE ke yon PEYIZAN BRETON (FRANSE)
lan EPOK "KANPAY REJETE" an.
KAKAKOK;
Eske ou konnen ke anpil "SIPESTISYON" nou genyen ann AYITI yo,se an FRANS yo soti?
Epitou sa JACQUES ROUMAIN te ekri yo,LIDE L yo evolye anpil ,apre tou sa pral fe preske 80 an li te ENONSE yo.ROUMIAN te etone pouki sa VODOU an te pesikite ann AYITI lan pwen ke yo t ap pesikite l lan e sa pa t fet lan KIBA pa egzanp ki te pi VODOUYIZAN pase n.
L'Haïtien n'est pas plus — ni moins — superstitieux qu'un autre peuple. Les pratiques dites superstitieuses auxquelles il se livre ont un caractère universel.
[…]
[Le vaudou] est-il une superstition ? Question oiseuse, estime Jacques Roumain qui, se fondant sur l'autorité « des Drs Price-Mars, J.-C. Dorsainvil et du Professeur Melville J. Herskovits », estime que fondamentalement « le vaudou représente un syncrétisme catholico-vaudou », et qu'à ce titre il relève de la définition du phénomène religieux, que caractérise sa capacité d'absorber des éléments d'un substrat pour les fondre dans une nouvelle mouture évolutive. […]
« Le terrain initial » du syncrétisme catholico-vaudou ayant été la colonie de Saint-Domingue, il ne fait aucun doute que son substrat consiste en « une mosaïque disparate de croyances religieuses africaines » correspondant aux « diverses tribus nègres » qui se trouvaient représentées à Saint-Domingue. Contrairement cependant à la croyance qu'entérineront plus tard nombre de ses successeurs dans l'histoire de l'ethnologie haïtienne, Jacques Roumain ne croit pas du tout en la possibilité d'une survivance subreptice et irrépressible de traits culturels africains. Il considère en effet que « ces croyances n'offrent pas de cadre dogmatique, nulle rigidité, aucune résistance à l'imposition d'une nouvelle formule religieuse ».
Ce que Jacques Roumain déplore et désapprouve, ce n'est d'ailleurs pas cette imposition elle-même ; mais le fait qu'elle eut été si mal réalisée : en raison de la négligence et de la brutalité de l'évangélisation coloniale tout d'abord, puis de l'état d'abandon dans lequel fut laissé la christianisation des campagnes entre le moment de l'Indépendance (1804) et la signature d'un Concordat avec Rome, en 1860. […]
Bref, « ce qu'on peut reprocher au clergé, estime Jacques Roumain, c'est d'avoir laissé des prêtres ignorants offrir à nos masses une vision si élémentaire du surnaturel qu'une fusion des croyances africaines et catholiques a pu se réaliser ». Loin de se féliciter de cette émergence du vaudou, Jacques Roumain en explique les excès — qu'il juge lui-même critiquables — par les conditions sociales et économiques dans lesquelles croupit le peuple haïtien […].
Tant que nous n'aurons pas développé un système suffisant de cliniques rurales, le paysan ira consulter le bocor. Et il aura raison de le faire. (…) Ce qu'il faut mener en Haïti, ce n'est pas une campagne anti-superstitieuse, mais une campagne anti-misère.
☐ « Jacques Roumain et la fascination de l'ethnologie », in Œuvres complètes de Jacques Roumain, pp. 1406-1409